Qu’est ce qu’une oeuvre d’art ?

Définition juridique d’une oeuvre d’art

Sont considérées comme œuvres d’art « Les Photographies prises par l’artiste, tirées par lui ou sous son contrôle, signées et numérotées dans la limite de trente exemplaires, tous formats et supports confondus. »

La numérotation des tirages

  • la numérotation doit indiquer le numéro du tirage et le total de la série, par exemple 4/30. Que le tirage soit petit ou grand, peu importe, il ne peut pas être tiré plus que la série comporte de possibilités (30 ou moins)
  • tenir une liste précise des tirages déjà vendus tous formats et supports confondus
  • garder pour soi le ou les premiers d’une série, qui seront alors vendus plus chers si la série est épuisée
  • quand on arrive à 30, il faut l’accepter et ne pas essayer de bidouiller, car on contribue alors à enlever toute crédibilité à la photo dans les milieux artistiques
  • commercialement parlant, c’est le moment de faire passer à votre acheteur un message du type : «Ah je suis désolé, le tirage est épuisé, voyez comme mes photos prennent de la valeur ; justement, je peux vous proposer celui-là… ».

Sur le plan technique : qu’est qu’un tirage d’art ?

Les tirages d’art, ou impressions Fine Art, reposent sur des systèmes d’impression haut de gamme, ils sont destinés au marché de l’art et aux collectionneurs. Le tirage d’art est réalisé par le photographe ou par un prestataire.

Caractéristiques :

  • le savoir-faire du tireur (choix du papier, contrôle, colorimétrie…)
  • respect de la chaîne graphique
  • papier à pH neutre : papier baryté, papier coton…
  • utilisation d’encres à pigments
  • longévité > 150 ans

Le critère « tirées par lui ou sous son contrôle » signifie que l’auteur n’est pas forcément le tireur. Les photographes qui assurent eux-mêmes le tirage, y compris en Digigraphie®, ne sont pas rares mais, pour une bonne qualité, il peut être préférable de faire appel à un prestataire plutôt que de tirer soi-même. A chacun de savoir s’il maîtrise suffisamment la chaîne qui va de la préparation du tirage à sa sortie. Certes, tirer une photo est moins un art en numérique qu’en argentique, mais un bon professionnel fera souvent mieux qu’un auteur qui tire peu de photos. Il faut également penser à la qualité d’ensemble du service, montage éventuel, emballage, livraison, délais garantis. Un auteur isolé a plus de risques d’incidents, comme une rupture de stock d’un produit ou une panne de machine. Par respect pour son travail et son client, on choisit soigneusement ses prestataires. Le tirage devant être « sous le contrôle de l’auteur », pas question de le faire envoyer au client sans l’avoir vu.

Le certificat

Il n’y a pas de modèle-type, chacun crée le sien, il faut mettre :

  • titre de la photo
  • référence de l’image
  • format
  • nom du photographe
  • signature du photographe
  • date de prise de vue et du tirage
  • numéro de certificat

Légalement, la signature et le numéro de l’image suffit. Le certificat est plus une pratique qu’une obligation. Souvent, on colle le certificat derrière l’image.

La signature

La signature est obligatoire, la seule question est où. Signer devant est peu accepté en photographie et le support ne s’y prête pas, la pérennité de la signature étant loin d’être assurée (quand l’encre du stylo ne dissout pas les pigments…). On peut signer au dos au crayon (à l’exclusion de toute encre) mais certains supports ne le permettent pas, comme la toile. Quand c’est possible, c’est toutefois la manière conseillée, qui fait pro, et qui est préférée des collectionneurs. Si on ne peut pas, il faut au minimum apposer une étiquette. Si on vend des photos montées, signer se complique. De même si l’acheteur d’un tirage non monté choisit un montage qui ne permet plus de décoller la photo. Comme tirage et support forment alors un tout indémontable, signer au dos du tirage, qui reste obligatoire, semble ne pas suffire (signature non visible donc authenticité non garantie) mais la facture fait foi.